L’Etat Islamique voit dans la circulation routière une source de revenus non négligeable

Traffic Violations are a New Funding Source for ISIS
exclusif – Raqqa se fait massacrer silencieusement

Les jours passant, Daech concentre son attention sur la circulation routière pour renflouer ses caisses, contrôler les allers et venues et montrer à la population l’image d’un Etat capable de gérer les affaires courantes.  
 
Cette attention portée au trafic automobile a franchi plusieurs étapes ces derniers mois.
 
1.Quand l’Etat Islamique a pris le contrôle de la province en 2014, il s’est appuyé sur la structure existante de la ville, à savoir un groupe de vingt agents posté sur les principaux axes et carrefours et capable de verbaliser les contrevenants. Mais rapidement, des tensions sont apparues entre ces policiers en uniforme et les combattants de l’Etat Islamique qui apparaissaient masqués. Ces tensions se sont amenuisées quand le groupe islamique a assis son autorité sur la ville et décidé de mettre en place un nouveau système de gestion de la circulation.

2. EI a ainsi renforcé l’autorité de la police et a autorisé les agents à contrôler et verbaliser les djihadistes, sans exception.

3. Une carte de la circulation a été édictée. Elle interdit le stationnement dans certaines rues afin de fluidifier la circulation et ordonne la confiscation du véhicule à tout contrevenant qui pourra être arrêté s’il se montre récalcitrant. Cette nouvelle règle s’applique également aux deux-roues, souvent vu par les militants de l’EI comme une source de danger car utilisés dans l’assassinat de certains membres de la milice islamique.

4. L’autre objectif est la réduction du vol de deux-roues. Daech a édité de nouvelles plaques d’immatriculation pour ces véhicules et exigent des conducteurs l’obtention préalable d’un permis spécifique. 

5. EI a plus largement instauré de nouvelles plaques d’immatriculation pour tous les véhicules. Y figure la mention « Etat Islamique ».

L’organisation va bientôt éditer de nouveaux permis de conduire et toute personne déjà détentrice d’un permis devra le renouveler et fournir deux photos d’identité et payer 200 livres syriennes. Il faut compter trois jours pour l’obtenir.

Ce permis sera bientôt le seul autorisé dans la province et toute personne n’en disposant pas sera verbalisée.

Daech rémunère les policiers qui gèrent la circulation entre 30 000 et 45 000 livres syriennes, en plus de dons alimentaires. Leur travail se concentre sur les principales intersections et les entrées de la ville pour contrôler les allers et venues.

Toutes ces nouvelles règles ramènent beaucoup d’argent à l’Etat Islamique, certaines contraventions dépassant les 50 000 livres syriennes. La population se garde bien de créer des problèmes en contestant ces décisions, craignant la violence de ces fonctionnaires d’un genre nouveau. Car même si leur tâche se résume à réguler la circulation, le seul fait qu’ils s’y emploient dans l’endroit le plus dangereux du monde en font une terrible menace pour tous les habitants.

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media activist from the city of Raqqa, student at the Faculty of Law at the University of the Euphrates. Director of the Media Office of Raqqa, founding member of "Raqqa is Being Slaughtered Silently", founding member of the documentary project of "Sound and Picture". I work in documenting violations committed by Assad's regime and ISIS group and extremist organizations inside the city of Raqqa, as I work in programming, design and visual media. I hold a certificate of coach in digital security, and a certificate of journalist coach, and a certificate in documenting violations against human rights, and a certificate in electronic advocacy. I underwent a training under the supervision of "Cyber-Arabs" in collaboration with the Institute for War and Peace "IWPR", about the management of electronic websites and leadership of advocacy campaigns, and a training of press photography under the supervision of the photojournalist "Peter Hove Olesen".